2022 l'installation à la rue Jean Lescarts
On est installé dans la nouvelle maison !
Depuis dix ans, nous préparons l’événement ! Dix ans à choisir et acheter la maison, adossée au berceau de la rue Saint-Paul ; à concevoir le projet avec les architectes en s’inspirant des expériences de terrain ; à mener les travaux avec d’innombrables surprises ; à penser l’organisation avec le staff, pilier de l’institution, en ayant à l’esprit nombre de paramètres : le confort et la sécurité de tous, les cadres législatifs (normes des pompiers, de l’AFSCA, règlementation du travail et j’en passe…), nos valeurs aussi (des maisons à taille humaine, un cadre réconfortant…) et enfin les contingences techniques et budgétaires…. Une dernière année sur les chapeaux de roues à reporter plusieurs fois le déménagement à cause d’imprévus.
Et puis le grand jour : le 7 novembre 2022, pour la première fois, dorment dans la nouvelle maison les résidants de l’Avenue de l’université, ceux de Flénu et nos deux chats ! Les jours suivants, des nouveaux venus les rejoignent. Les voilà bientôt 24, la capacité d’accueil de la maison.
Tous apprécient la bâtisse : spacieuse bien qu’enchâssée entre d’autres maisons ; ouverte (on entre librement, cuisine et chambres sont accessibles H24, différents espaces offrent des zones de calme sans jamais être en dehors du groupe, les bureaux sont au cœur de la maison, consolidant la relation entre accompagnants et résidants) ; hyper-soignée enfin (des douches à l’italienne comme à l’hôtel, des couleurs chaudes dans les pièces de vie, des jolies chambres double ou single toutes différentes, un éclairage à la fois lumineux et chaud et, cerise sur le gâteau, une acoustique feutrée qui fait un bien fou !). Qu’est-ce qu’on se sent bien dans cette maison !
Si un brin de nostalgie louable nuance un rien l’enthousiasme général, nous mesurons déjà fort bien à quel point les objectifs du rapprochement sont atteints.
- Optimaliser le travail
Les 51 résidants rencontrent désormais le service social sans délai. Tous les dossiers sont à portée de main, ce qui garantit la réactivité indispensable en ces temps alambiqués d’après-Covid. Pour prendre la mesure de l’alourdissement des procédures, lisez l’édifiant article de Marinette Mormont dans l’Alter Échos 506 disponible en ligne : Sur le terrain, la lutte sans fin contre la pauvreté – Alter Echos. Elle y interviewe nos assistants sociaux.
Réserve alimentaire, blanchisserie et livraison des surplus de grandes surfaces et autres dons sont désormais centralisés et aisément accessibles à tous, ce qui augure une belle économie.
- Accompagner nos résidants 22h/24
La communauté fait sens dans le parcours de réinsertion mais partager une maison à 24 ou 27, avec chaque mois, des départs et de nouveaux venus apportant chacun ses soucis personnels, requiert organisation, cadre et dialogue ! On est là pour ça.
Et être là 24h/24 en tant que professionnel de la relation d’aide garantit que, parmi ces 24 ou 27 cohabitants, trouvent aussi leur place où se reconstruire les profils les plus fragiles : dépressifs, psychotiques, diabétiques, addicts au jeu, à l’alcool, aux stupéfiants ou le tout à la fois, sortants d’une longue peine de prison ou de défense sociale, jeunes se lançant dans la vie… Tous sont accompagnés, pas à pas, vers l’accalmie enfin !
- Offrir un cadre urbain accessible pur tous
Et tous accèdent aux facilités qu’offre une ville. Les transports en commun pour se rendre au boulot ou en formation, les services, loisirs, commerces, les soins ; même s’il faut craindre, à l’avenir, que le tout à la voiture prive l’environnement urbain de cet avantage : une mutuelle s’en va extra-muros, un hôpital est envisagé hors la ville… Soit, on s’adaptera.
Voilà une page importante qui se tourne à la maison Saint-Paul. C’est parti pour de nouvelles aventures, ensemble au service des plus fragiles. Merci aux collègues pour leur enthousiasme et leur énergie et merci à vous pour le soutien.